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1990-2000

LA SERIE DES SIGNES (1989-1993)

La peinture, dans la série des chambres, s’était trop inscrite dans une approche illusionniste de l’espace pictural.
En réaction, j’ai éprouvé le désir d’abandonner pour un temps le monde de l’image pour redécouvrir les langages spécifiques de la peinture en explorant, avec des outils et des moyens nouveaux, un espace purement pictural où lignes, formes, couleurs et matières se suffisent à elles-mêmes.
Les signes ainsi conçus s’enchaînent, s’imbriquent, se superposent selon une rythmique particulière qui renvoie, non aux mouvements du monde extérieur, mais à une “respiration intérieure”.
Dans ce cas, les couleurs deviennent mélodies pendant que les lignes et les formes rythment l’espace de la toile.
J’ai découvert à cette occasion que quand la peinture cesse de se soucier de la représentation du monde réel, elle peut, à l’instar de la musique, parler directement à l’âme.

GRAVURES EN POINTE SÈCHE (depuis 1991)

La découverte de la gravure en pointe sèche, qui se pratique avec une infinie patience, sur de petits formats, m’a fait prendre conscience dès les premiers essais, dans les années 90, de sa propre charge poétique, et, de ce fait, d’un monde nouveau que mon imaginaire de peintre n’avait encore jamais exploré jusqu’alors.
En fait, autant la peinture semble parfois se présenter comme une mélodie forte et puissante, autant la gravure, elle, semble nous chuchoter des secrets.
Graver, c’est creuser à la force du poignet des sillons dans la plaque, mais c’est aussi, et tout autant, creuser dans les zones les plus profondes et les plus secrètes de son être.
Chaque trace est irréversible, l’engagement est total et sans retour possible. J’aime particulièrement cette aventure à risques.

LA SERIE DES NOCTURNES (1995)

L’obscurité et la pénombre ne sont pas à opposer à la lumière. Bien au contraire, elles en sont les complices les plus proches et les plus intimes.
C’est bien dans son rapport secret et poétique avec l’ombre que la lumière apparaît dans toute sa splendeur, sa puissance et sa beauté.
C’est dans la nuit que l’on entend enfin les bruissements secrets de la nature.
C’est la nuit que nos sens aiguisés s’imprègnent alors de toutes les odeurs qui montent du sol. C’est enfin, dans le silence et la pénombre, que notre regard s’ouvre alors sur les zones les plus enfouies de notre inconscient.
Ce voyage dans les parties les plus secrètes de notre être pourrait être comparé à l’exploration de la zone immergée d’un iceberg, et où les plongées se succèdent, toujours plus profondes, chaque plus fascinantes.